La voix(e) du vide

Facteurs de risque et prévention


 

Minceur, besoin excessif de maîtrise et de contrôle de soi, peur du risque de maladie ... tels sont les maîtres mots de notre société. Nul doute que ces pensées et autres idéaux favorisent l'apparition des troubles du comportement alimentaire (TCA), surtout à cette période si fragile et si influençable qu'est l'adolescence.


1. Un contexte social favorisant



Etre "mince", "manger sainement", être toujours "performant" ... autant d'allégations dont la femme est la première cible. C'est sans doute pourquoi les TCA touchent les femmes dans 90 à 95 % des cas.


1.2. La minceur obligatoire



"Bienfaits de la diététique", "D'ci l'été, 3kg en moins", "Nos recettes minceur" ... ces titres de magazines ciblent les femmes, alors que la maîtrise du poids dans un objectif de minceur qui corresponde aux canons actuels de l'idéal féminin reste le plus souvent hors de leur portée.


Cette même pression sociale s'exerce aussi sur la forme et la santé : les magazines féminins et autres émissions de télévision parlent volontiers des "graisses assassines",  des "produits allégés" ... Sans oublier le très actuel souci de "sculpter son corps".


A cet idéal du corps est aussi associé le discours sur la maîtrise : celle de l'environnement et celle de soi. On doit être capable de contrôle absolu.


1.3. Les crises de sécurité alimentaire



Listériose, vache folle, salmonellose, fièvre aphteuse, dioxine, nitrates, veau aux hormones ... l'émergence des TCA tient aussi en partie aux angoisses suscitées par les dernières crises de sécurité alimentaire. Une fois de plus, les titres racoleurs autour des dangers de l'alimentation font vendre. Pourtant, jamais notre alimentation n'a été aussi sécurisée.


Ces "coups médiatiques" poussent certaines personnes à rejeter la viande, l'oeuf, le lait, le beurre. Et certaines adolescentes inquiètes, perturbées par un avenir qu'elles ne maîtrisent pas, cèdent à la panique. Leurs peurs se cristallisent sur l'alimentation. Et c'est bien là le paradoxe : avec 700 morts par an, les TCA tuent bien plus de gens que la "vache folle" ...


2. Un entourage jugé hors de portée



La patiente a le sentiment qu'elle ne pourra jamais "atteindre" son entourage, être aimée de la personne désirée (la mère, le père, le frère, l'oncle...) comme elle le voudrait. Ou bien elle craint que celle-ci ne disparaisse, meure ou tombe malade. Parfois encore, cet amour est hors norme, dérange ou culpabilise.


3. Un manque de confiance en soi



A ces deux facteurs s'ajoute le manque de confiance en soi, associé à un souci excessif d'être parfait, sans faille. Le manque de confiance est le maître mot, la pensée dominante des TCA. Il accompagne les malades partout, y compris sur le chemin de la guérison. Il conditionne la peur du regard de l'autre, les difficultés face au désir et aux autres, notamment au sexe opposé. La crainte de ne pas y arriver en découle directement : celle de ne pas réussir à lutter et à guérir un jour ...


3.1. Le manque de confiance est toujours là



Même si la patiente anorexique semble défier la terre entière et n'en faire qu'à sa tête, malgré son opposition violente et son assurance affichée, malgré sa détermination poussée jusqu'à l'extrême limite.


Pour la patiente boulimique ou la patiente compulsive, c'est pire encore : quelle confiance peut-elle avoir en elle-même quand elle est l'objet de dérapages alimentaires hallucinants et incontrôlés ?

  

Source: www.anorexie-et-boulimie.fr



15/05/2010
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