La voix(e) du vide

L'anorexie de plus en plus fréquente au primaire




Un peu partout, les spécialistes des troubles alimentaires constatent que l'anorexie avant l'adolescence est en augmentation. "Lors d'un congrès sur l'anorexie organisé en juin 2005 par le célèbre National Institute of Health (NIH), les spécialistes n'en avaient que pour ce nouveau phénomène (...).



Si on s'inquiète tant, c'est que l'anorexie à l'enfance n'est pas qu'une banale affaire de perte de poids. Grave à tout âge, l'anorexie chez les jeunes enfants entraîne l'arrêt complet de la croissance.


(...) À l'âge prépubère, il y a normalement durcissement des os, renforcement du coeur et augmentation de la masse du cerveau pour se préparer à la croissance accélérée du corps qu'entraînera bientôt l'adolescence.


Or l'anorexie nerveuse a de graves conséquences sur le corps et les signes vitaux. Privé d'énergie pour fonctionner, le corps sous-alimenté réduit la circulation sanguine en périphérie pour la concentrer vers le muscle cardiaque, provoquant ainsi l'hypothermie dans les membres et une chute de la pression artérielle. Le rythme cardiaque chute jusqu'à 50 battements à la minute, voire 30 ou 40 battements la nuit.


À ce stade, c'est l'alerte. «C'est notre critère pour les hospitaliser. En bas de 50 battements à la minute, il faut les surveiller de près jour et nuit car il y a des risques d'arrêt cardiaque», soutient le Dr Wilkins.


Parmi les maladies mentales, l'anorexie nerveuse est en effet celle qui affiche le plus haut taux de mortalité avec jusqu'à 10 % de décès. La principale cause de décès est d'ailleurs l'arrêt cardiorespiratoire, provoqué par un déséquilibre électrolytique, ou l'hypokaliémie, une carence en potassium qui peut entraîner l'insuffisance respiratoire.


Avant d'en arriver là, le corps est soumis à de rudes épreuves. Affamé, il commence à se nourrir de masse musculaire. Privé des gras essentiels à sa croissance, le cerveau s'atrophie et sécrète un taux anormal de sérotonine. Alerté, le corps commence à libérer du cortisol, une hormone du stress qui empêche les os de durcir normalement. La carence en protéines rend la peau et les cheveux secs et cassants."



Source: Le Devoir



07/06/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour